Les sources
Granges était une petite ville dominée par de nombreuses tours et bâtisses, entourée d'un mur d'enceinte percé de trois portes et d'un mur de protection contre les crues du fleuve. Outre l'église paroissiale de St Etienne, dont on ne connaît pas l'emplacement on y trouvait l'église du prieuré St Jacques. En 1299 une convention d'utilisation est passée entre les desservant des deux lieux de cultes.
Les anciennes fortifications médiévales ont disparu au début du XVème siècle lors des Guerres de Rarogne. Leurs ruines encore visibles dans la deuxième moitié du XIXème siècle, ont servi de carrière pour la construction du village actuel. Le plan des constructions a été établi en 1954 par Louis Blondel et le géomètre cantonal. Leur relevé est confirmé par les rares documents qui sont arrivés jusqu'à nous.
Les gravures et dessins au crayon : une vue générale de la plaine de Granges, dans " Lettre du Valais " du Major Cockburn, à Londres 1822 ; une vue de l'église bénédictine de Raphaël Ritz 1856 ; une vue générale du bourg, de Raphaël ou Wilhelm Ritz de 1860 ; une vue presque identique de E. Wick, 1864-1867, une vue de la Tour Commune, date et auteur inconnus ; le château Tavelli par Benziger, 1894 ; Maison Tavelli, vue Est, 1902.
Les photos : vue Nord-Ouest de l'église bénédictine avec tour Commune ; vue générale de la plaine de Granges depuis le Rhône, avec église bénédictine et tour Commune 1898 ; vue de la tour Commune et de l'église bénédictine depuis la colline Est, vers 1906 ; vue de la tour Commune depuis l'intérieur du village avant 1910 ; vue générale de Granges depuis le Sud, avant 1910 ; église bénédictine, vues extérieure et intérieure , 1910.
Description des constructions
Colline Est
Posée transversalement à la plaine, elle est de forme allongée et supportait les plus anciennes constructions. Sur la partie Sud se dressait le donjon principal, " La Poype " dont la base formait un rectangle irrégulier. Les fondations de cette tour, la plus ancienne, ont été dégagées à partir de 1980 et restaurées. Elles donnent une idée de ce que devait être les autres constructions et leurs importances. On estime sa hauteur originelle à près de trente mètres. Elles était entourée de deux cours intérieures et au Sud-Est deux maisons d'habitations, plus tardives, la prolongeaient.
Au centre de la colline, sur un replat, était érigée la tour Commune d'un carré de base de 9,5 mètre et d'une hauteur estimée à environ 23 mètres en se basant sur les documents photographiques. Au Nord et au Sud lui avaient été adossées deux maisons de propriétaires différents d'ou le nom de tour Commune. Ce groupe de constructions donnait accès à la Poype. La tour Commune fut démolie en 1910 et ses pierres utilisées pour la construction de l'église actuelle.
Sur un léger promontoire au Nord, une tour dite d'Ollon dominait le plaine.
Le col
Entre la colline Ouest et celle de l'Est dans une sorte de col, une quinzaine de mètres plus bas que les collines, les bénédictins avaient construit leur église tandis que leur demeure était bâtie au centre du bourg.
Colline Ouest
Elle formait une sorte de cône. Sur elle, les nobles avaient construit leurs résidences principales : " La Bâtie ", une tour de base rectangulaire entourée de maisons et de terrasses qui dominaient le bourg.
Le bourg
Il est construit sur un terre plein au-dessus du niveau de la plaine et ferme la deuxième partie du cercle commencé par les collines. Il était entouré par un premier mur, haut d'environ 2 mètres qui avait pour but de protéger le bourg des crues du Rhône et des risques d'érosion. A quelques mètres, en retrait, s'élevait le mur d'enceinte proprement dit, dont le dernier pan fut détruit à la fin du XXème siècle. La porte principale, la " Porte de la Barre " donnait au Nord. Au Sud et au Sud-Est deux autres portes avaient été aménagées. Au pied des collines sont adossées quelques vieilles bâtisses dont l'une est datée de 1352.
A l'angle Sud-Ouest des remparts a été érigée au XVème siècle la maison Tavelli. Elle a fortement été modifiée par ses propriétaires successifs, on y découvre toujours le puit d'origine. Elle a gardé son caractère altier et impressionnant avec ses pignons à redents sur trois façades. Dans les caves, des poutres de mélèze monumentales soutiennent l'édifice composé de deux corps de logis. La chapelle à plafond voûté au niveau des caves a perdu son mobilier mais le niveau des anciens planchers se lit sur les murs aux rares fenêtres cintrées. Au-dessus d'une porte de communication interne sont modelées les armes de la famille Tavelli, trois aiglettes d'or sur fond d'azur. Ces armes ont été reprises par la commune de Granges.
A l'entrée Nord, près de la porte de la " Barre " une grande maison, elle aussi remaniée, certainement l'ancien hospice de st Jean de Jérusalem, avec son puit privé. A l'intérieur du village actuel deux autres puits ont été dégagés et reconstitués. Du fait de sa construction au centre de la plaine, le ravitaillement en eau causait problème à la population qui ne pouvait pas compter sur des cours d'eau salubres ou la fraîcheur de sources, ce qui explique la présence de quatre puits à l'intérieur du village et peut-être de citernes sur les collines fortifiées.